La journée est enfin sans couches ! Victoire ! Mais la nuit c’est plus difficile… Enlever la couche pour dormir est une nouvelle étape qui peut être problématique.
Parfois il y a du découragement dans le constat matinal ou nocturne de draps encore trempés : l’enfant n’a pas fait sa nuit et son lit en porte la preuve humide. Les muscles de la vessie et les signaux cérébraux nécessaires pour contrôler la miction se développent à un rythme différent chez chaque enfant. Certains enfants peuvent ne pas être prêts à rester secs la nuit à 2 ans. En principe, la miction trouve une régulation à partir de trois ans, sans trop d’efforts. Entre 15 et 20 % des enfants ont acquis la propreté nocturne, et 90% à cinq ans.
L’énurésie a parfois des antécédents familiaux. Si des membres de la famille ont eu des problèmes similaires pendant l’enfance, il peut y avoir une prédisposition génétique.

 

Un travail inconscient

Durant le sommeil, le sphincter et les muscles du périnée se contractent volontairement en cas d’envie et la nuit se passe sans incidents. La qualité du sommeil est curieusement liée à la période « dangereuse ». C’est au moment du sommeil profond que les débordements involontaires se passent.

 

 Ne pas dramatiser !

Gronder l’enfant ou pire, le punir, ne sert à rien, si ce n’est ajouter une souffrance. Une réaction affectueuse et compréhensive sera payée de meilleurs résultats. L’important est de rassurer, sécuriser émotionnellement votre enfant…

Exposer le « problème » à d’autres personnes devant l’enfant n’est pas non plus une attitude positive : cela ajoute au sentiment de culpabilité de l’enfant. Le stress qui en résulte ne résout rien, bien au contraire ! Il vaut mieux discuter, ne pas dramatiser, rester simples, montrer qu’il n’est pas le seul à qui cela arrive et que cet accident passager trouve de toute façon une solution.

L’apprentissage de la propreté, y compris le contrôle de la vessie pendant la nuit, est un processus graduel. Certains enfants maîtrisent cet aspect plus tôt que d’autres.

 

Se simplifier la vie

D’abord, simplifiez-vous la vie ! Ce qui nous ennuie à la suite des énurésies nocturnes, ce sont des lits à refaire !

  •  Une alèse imperméable protégera le matelas. On peut anticiper en préparant à l’avance sous l’alèse existante un drap housse et une housse de couette, si les draps sont mouillés il suffit de les retirer et le lit est déjà prêt. La nuit sera ainsi moins agitée pour l’enfant et pour ceux qui s’en occupent !
  • Prenez des draps qui ne se repassent pas.
  • Diminuez la quantité de boisson prise après 18 heures, sans priver bien sûr l’enfant de boire. S’il a soif, il est hors de question de le priver d’un verre d’eau ! (les boissons
    gazeuses ne sont pas recommandées).
  • En revanche, le passage aux toilettes avant le repas, après le repas et avant d’aller au lit est à exiger.
  •  Montrez l’exemple ! Les parents aussi vont aux toilettes avant d’aller dormir.
  • Franchir le pas de la propreté l’été est sans doute le plus adapté que ce soit pour la propreté diurne comme nocturne. La propreté nocturne a un impact indéniable sur la qualité du sommeil.

Routine de sommeil : Assurez-vous que la routine de sommeil de votre enfant est régulière et qu’il bénéficie d’un environnement propice au repos. Le stress ou l’anxiété peuvent également influencer l’énurésie, alors assurez-vous que votre enfant se sent en sécurité.

Des aides à la transition

Il y a des alliés qui permettent de rendre plus fluide le passage à la propreté :

  • · Une alimentation riche en vitamines A, B6, D et E permet d’apaiser le système
    nerveux et peut réduire le risque d’énurésie lié au stress. Le sommeil s’en ressent :
    l’angoisse liée au « pipi au lit » perturbe la qualité du dodo !
  • Une petite veilleuse qui permettra à l’enfant de se lever sans avoir à affronter la peur
    de l’obscurité pour accéder aux toilettes sera une aide précieuse.
  • Le pot s’avère très utile. Il lui faut un endroit dédié (wc), pas dans une pièce de vie commune : l’intimité doit être respectée !

Parmi les matériels de transition, on peut compter sur les culottes d’apprentissage. Certains types de couches se trouvent facilement dans le commerce :

Un peu de soutien

Le fait de mouiller son lit est frustrant et pénible pour l’enfant aussi.

·      Félicitez-le lorsqu’il ne mouille pas son lit la nuit.

·      Soutenez-le. Dites-lui que vous savez que ce n’est pas sa faute et que d’autres enfants mouillent leur lit la nuit.

·      Ayez des attentes réalistes. La situation ne se réglera pas instantanément.

·      Ne le punissez pas et ne l’humiliez pas. Cela ne ferait qu’empirer les choses.

·      Si votre enfant a honte de mouiller son lit ou si vous pensez que la situation dure depuis trop longtemps, consultez son médecin pour qu’il vous donne des conseils plus précis.

S’il n’est guère possible de prévenir l’énurésie, il ne faut surtout pas en faire un drame.
L’émotion compte pour beaucoup, il suffit de la naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, d’une contrariété à l’école maternelle ou à la maison, le sentiment de ne pas ou plus être le centre du monde pour renouer avec le pipi au lit alors que la propreté semblait acquise.

L’enfant petit à petit comprendra que les autres existent mais que sa place dans le cœur de ceux qui l’aiment est toujours la même. Ce qui ne signifie absolument pas qu’il faut passer tous ses caprices ! Une posture d’écoute et bienveillante suffit !
Bien sûr, on ne parle pas ici des problèmes médicaux qui peuvent influer sur l’énurésie.